Abidjan, mardi 4 novembre 2025 - La campagne pour les législatives du 27 décembre 2025 s’annonce houleuse. Entre ambitions déclarées et motivations inavouées, un constat s’impose : l’hémicycle semble attirer moins pour le noble idéal de servir la Nation que pour les privilèges juteux qu’il confère.


En effet, selon une analyse signée Koné Inza, président de l’Union des communicateurs et agents de presse du Tchologo (UCAPT), la réalité des chiffres parle d’elle-même. Le député ivoirien perçoit, chaque mois, environ trois millions de francs CFA, bénéficie d’une prime d’installation de dix millions, assortie de deux millions cinq cent mille francs par trimestre et d’une panoplie d’avantages en nature : passeport diplomatique, véhicule de fonction, assurance et autres gratifications. Un véritable pactole qui, de l’avis de l’auteur, suscite bien des convoitises.


Sous des airs de tribune populaire, Koné Inza dénonce avec verve et ironie l’hypocrisie ambiante de certains aspirants à la députation. « Ne me parlez pas de défendre les intérêts du peuple ou d’appel du devoir », martèle-t-il, qualifiant ces arguments de « balivernes pour séduire les nigauds ». Pour lui, derrière les discours enflammés sur la démocratie participative ou la défense des droits des citoyens, se cache une quête effrénée du gain matériel.
L’homme n’épargne ni les novices en politique, ni les anciens députés, souvent prompts à se présenter comme des « Robins des bois » modernes. Il évoque, non sans sarcasme, le cas d’un élu cumulant les fonctions de député et de maire, justifiant ce cumul par un simple : « Tant que la loi me le permet, où est le problème ? » Une réponse qui, selon lui, révèle toute la distance entre le discours public et la réalité du terrain.


Face à ce qu’il qualifie de « théâtre électoral », Koné Inza en appelle à la vigilance du peuple ivoirien. Il exhorte les électeurs à ne pas se laisser influencer par les artifices rhétoriques ni par les pressions partisanes : « Le 27 décembre 2025, choisissez ceux que vous pensez être bons pour vous représenter au Parlement », lance-t-il avec insistance. Pour lui, chaque citoyen, qu’il soit ferronnier, mécanicien ou diplômé d’université, possède la légitimité nécessaire pour choisir ou être choisi.


Au-delà du ton acerbe, ce cri du cœur révèle une vérité dérangeante : la politique ivoirienne, à l’approche des législatives, semble davantage guidée par l’attrait du prestige et des privilèges que par le service de l’intérêt général.  Le président de  l'UCAPT, dans une formule emprunte de dérision populaire, résume son propos d’un laconique : « Djo, allez chercher vos jetons et laissez-nous tranquilles… Ya fien hoba ! »
Une sentence amère, mais symptomatique d’un profond désenchantement citoyen face à la marchandisation croissante de la représentation nationale.

 

Gbaka Timothée - À partir d'une analyse de Koné Inza 

 

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